Carte UGC Illimité oblige, je vais assez fréquemment au cinéma. Du coup, je vois beaucoup de films, et j'ai envie de parler de beaucoup de films sur ce blog. Pour des raisons pratiques (et par manque de temps, aussi), je ferai un article par semaine (j'essayerai) pour parler un peu de ce que j'ai vu.
Au menu de cette semaine : deux avant-première et une daube.
Le Vilain. Le 5 novembre, Albert Dupontel himself venait présenter son nouveau film, Le Vilain (sortie prévue le 25 novembre), l'histoire d'un braqueur appelé... le Vilain (Sydney, de son vrai prénom), un braqueur taré qui décide de se planquer chez sa mère. Sa mère, c'est Catherine Frot, vieillie d'une bonne vingtaine d'années pour l'occasion, quasi méconnaissable si ce n'est par ses mimiques. Celle-ci va finir par découvrir le vrai visage de son fils (qu'elle croit travailler dans les banques!), et décide donc de le ramener dans le droit chemin.
Humour déjanté et fous rires de toute la salle. Voilà comment je résumerais Le Vilain. J'ai passé un excellent moment, autant pendant le film qu'après, lorsque Dupontel, jean, blouson en cuir, et cheveux en bataille, est venu répondre aux questions d'un public très enthousiaste (les mains n'en finissaient plus de se lever pour réclamer le micro qui tournait dans la salle). Les personnages, incongrus, il le dit lui-même, sont la pièce maîtresse de ce film aux allures de cartoon made in Tex Avery. Il y a déjà Catherine Frot (vieillie, car prendre une vraie vieille aurait enlevé le caractère burlesque à son personnage), excellente dans son rôle de mamie à moitié bigote. Il y a aussi Nicolas Marié (que l'on peut également voir en ce moment dans Micmacs à Tire-Larigot), qui campe le rôle du docteur William, un ancien médecin reconverti en alcoolique, et apparemment amateur d'improvisation pendant le tournage (la scène de la balle dans le mur serait presque totalement improvisée, selon Albert Dupontel). Et il ne faut pas oublier Pénélope, la tortue surlaquelle le Vilain avait gravé Je suis une salope lorsqu'il était jeune. Filmée en accéléré (sinon on y serait encore), elle fait partie intégrante du casting, et nous fait rire autant que les autres.
En définitive, je conseille aux amateurs de films délirants d'aller voir Le Vilain (que même Terry Gilliam, des Monthy Python, aurait trouvé trop loufoque!...), un peu moins de 90 minutes de scènes hillarantes qui ne demandent pas trop de réflexion mais qui mettent de bonne humeur. Petite anecdote, au passage, Albert Dupontel nous avoué avoir été viré de la maternelle à l'âge de quatre ans. Alors quand il parle de vilain, on ne peut que le croire.
In the loop. Ou les coulisses des relations diplomatiques entre Britanniques et Américains, en 2003, à la veille de la guerre en Irak. Tout part d'une déclaration du Secrétaire d'Etat anglais, Simon Foster : « La guerre est inévitable », qui va exciter tous les médias et rendre furax Malcolm Tucker, directeur de communication du Premier Ministre, personnage vulgaire au possible, largement inspiré de Alastair Campbell (le vrai directeur de communication de Tony Blair).
In the loop est la comédie britannique par excellence, cynique et drôle comme je les aime! Vu en avant première également (sa sortie est prévue le 18 novembre dans les salles), je ne savais pas vraiment de quoi parlait le film avant d'en entendre parler, une fois de plus, dans la Matinale de Canal Plus. Christophe Ono-dit-Bio, toujours lui, en parlait comme d'une comédie noire, à l'humour très anglais, tandis que Gilles Delafon, spécialiste de la politique étrangère, rajoutait que le pire était que cela s'était plus ou moins passé comme ça dans la réalité. Cynique, drôle, et flippant, donc, puisque l'on se rend plus ou moins compte de comment l'opinion a pu être manipulé à grand renfort de preuves totalement bidons, notamment.
Allez donc voir In the loop. Ne serait-ce que pour les répliques cinglantes et constantes de Peter Capaldi (qui joue Malcolm Tucker), pour son accent écossais, aussi, ou tout simplement pour rire sans trop s'abrutir, et sans avoir à passer 2h30 dans une salle (pour comprendre, lisez la critique suivante).
2012. Attention, v'là la fin du monde. C'est ce que nous ont annoncé les Mayas il y a fort longtemps, et cela devrait arriver aux alentours du 21 décembre 2012. Séismes, volcans, tempêtes et tsunamis, voilà ce qui nous attend. Le scénario de 2012, le nouveau film de Roland Emmerich (à qui l'on devait tout de même la destruction du monde de Independance Day, puis la destruction du monde dans Le jour d'après) s'arrête à peu près à ça. Le reste n'est pas franchement important : un homme et sa famille (des Américains, cela va de soi) tentent désespéremment de sauver leur peau alors que la planète se fout en l'air.
2012, donc, est un long (très long! trop long, même! 2h40!) film composé à 50% de daube et 50% de déception. Pourquoi la déception? Parce que je m'attendais franchement à mieux. J'avais en tête le côté presque réaliste du Jour d'après, où l'on se disait en sortant de la salle que la fin du monde était proche, puisqu'il commençait à pleuvoir... Je m'attendais à voir ce qui pourrait nous arriver en 2012, puisque oui, le monde va péter (à un moment ou à un autre), et il y a quand même des chances pour que ce soit dans un chaos écologique total! Mais non... Si en théorie, le scénario pourrait à la rigueur tenir (la croute terrestre qui dévie et se disloque sous l'effet d'éruptions solaires surpuissantes - oui, j'ai bien dis à la rigueur), visuellement tout fout le camp. On y croit plus du tout. Surtout que le scénario est truffé d'aberrations, et c'est là qu'entrent en scène les 50% de daube. Un apprenti pilote de coucous slalomme entre les tours et se retrouve à piloter un Antonov, qu'il manoeuvre à la quasi perfection (pour voir à quoi ressemble un Antonov, cliquez ici). Un homme qui annonce qu'il n'y a plus aucun contact radio avec la Terre, cinq minutes avant que son collègue ne reçoive un coup de fil. Ah oui! Et selon Emmerich, il y aura des millions de milliardaires en 2012 (mais pour ne pas tout dévoiler à ceux qui seraient quand même tentés d'aller voir ce film, je ne dirai rien de plus). Pour oublier ce genre d'erreurs (dignes du site erreursdefilms.com), on pourrait parler du jeu d'acteurs, mais je n'aurais pas grand chose à dire là-dessus.
Vous l'aurez compris (je pense avoir été assez clair), je n'ai pas été emballé par 2012. Alors pour tenter de finir positivement, je vous conseille de voir Les fils de l'homme, de Alfonso Cuarón, avec Clive Owen, et qui est pour moi le film le réaliste en matière de films catastrophe sur l'avenir de notre planète.
Que retenir de cette première rubrique cinéma? A la place d'une daube de 3h, allez plutôt voir deux bons films de 1h30...
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