samedi 28 novembre 2009

Ian Fisher - American Soldier

C'est LE reportage photo dont on parle en ce moment.

Une équipe de journalistes et photographes du Denver Post a suivi pendant 27 mois (ce n'est pas rien!) un jeune soldat américain natif du Colorado, Ian Fisher, depuis son enrôlement jusqu'en Irak, en passant par les séances d'entraînement et les retours chez lui.

Divisé en huit chapitres (il faut avoir un peu de temps devant soi), le reportage est une plongée hallucinante dans la vie d'un jeune américain, un gosse qui, comme beaucoup d'autres, décide de rallier les troupes. Son recrutement, son entrée au sein de l'armée, les premiers entraînements, le retour chez lui, ses potes, ses copines, sa famille, les coups de blues, l'envoi en Irak, et enfin le retour au pays... Tout y est. Et tout est criant de vérité. Pas de propagande pro-américaine dans ce reportage photo, seulement la vie d'un soldat parmi tant d'autres, comme elle l'est vraiment.

Chapeau à ces reporters et photographes du Denver Post ! En voyant le reportage, je me suis vraiment demandé comment ils avaient fait pour se faire si discrets, presque invisibles, et prendre certaines photos parfois intimes (chapitre 5 > Army blues : Ian Fisher enlace ses amis avant de partir pour l'Irak). L'oeuvre est émouvante et fait réfléchir. Oui, des gosses qui partent faire la guerre, de nos jours, c'est encore possible.

Le reportage est à découvrir en cliquant ici.





mercredi 25 novembre 2009

Des petites bébêtes pas si petites!

Araignées, fourmis, sauterelles, mouches, mille-pattes...

Si vous n'aimez pas ce genre de bestioles, n'allez pas plus loin. Enfin... Par curiosité, je vous invite quand même à voir ces clichés du photographe polonais Igor Siwanowicz, accro à la photo macro. Ici, la peau du lézard, les pinces du crabe, les antennes de l'escargot ou les ailes du papillon sont sublimées. Les couleurs sont telles qu'elles en deviennent presque iréelles.

Je vous laisse regarder ces photos, à voir en cliquant ici.

Vous ne regarderez plus un moustique de la même façon avant de l'écraser contre le mur...





mardi 24 novembre 2009

La rubrique cinéma #2 ─ Les Vies privées de Pippa Lee

Dans la rubrique cinéma de cette semaine, un seul petit film sans prétention, mais une vraie surprise.


Les Vies privées de Pippa Lee. Mieux vaut ne pas se fier au titre, qui pourrait sentir le gnan-gnan à dix kilomètres à la ronde. Pourtant, ce film est une bonne surprise.
L'histoire est celle de Pippa Lee, une femme approchant la cinquantaine qui, pour éviter à son mari un énième infarctus, a accepté de venir s'installer dans une banlieue paisible. Et par paisible, comprenez "pour vieux". Le moment est parfaitement choisi pour Pippa de faire un point sur sa vie, ce qu'elle est devenue aujourd'hui, et surtout ce qu'elle a été. Car avant de s'enterrer dans une vie plan-plan, Pippa est passée par des étapes beaucoup moins calmes.
Je suis allé voir Les Vies privées de Pippa Lee sans en connaître l'histoire, juste en me disant "pourquoi pas". Une attitude qui peut s'avérer risquée si le film dure 2h40, mais dans ce cas-là, les 93 minutes sont passées sans qu'on ne ressente le moindre ennui. Au contraire, il s'agit d'une comédie légère (légère dans le bon sens du terme) dont on ressort avec un sourire et l'impression d'avoir vu quelque chose d'assez bon. Evidemment, Pippa Lee n'est pas le film du siècle. D'ailleurs, y'a-t-il un film du siècle? Mais ça, c'est un autre débat...
A vrai dire, lorsque Pippa Lee a commencé, je me suis demandé si j'allais pouvoir suivre, tant je trouvais les flash-backs à répétition déstabilisants. Et puis l'histoire suit son cours, et les flash-backs s'intègrent parfaitement au scénario, jusqu'à se faire oublier. C'est alors au tour des comédiens de briller. Robin Wright Penn, fraîche, naturelle, fairait pâlir d'envie toute cinquantenaire dans le rôle de Pippa, tandis que Keanu Reeves incarne Chris, jeune homme de 35 ans forcé de retourner vivre chez sa mère après quelques déboires amoureux, et signe par la même occasion un retour remarqué sur le grand écran. Personnellement, je ne l'avais plus vu depuis Matrix Revolution, en 2003 (je n'avais pas vu Constantine, dans lequel il a joué en 2006). C'est le retour également de Winona Ryder, qui y joue le rôle de Sandra, une amie de Pippa un brin suicidaire, mais très drôle (un peu malgré elle), et l'occasion d'appercevoir Monica Bellucci, l'instant d'une scène.
Pippa Lee est un film que ne paie pas de mine. Un film comme il pourrait y en avoir des dizaines et des dizaines chaque année dans les salles obscures. Et parfois, il y en a un qui sort du lot, grâce au jeu de ses acteurs ou à la façon dont il a été tournée. C'est bel et bien le cas de ce film-là.


dimanche 22 novembre 2009

Sous le soleil de novembre

Le climat se détraque. La planète se réchauffe. La fin est proche.

Non, la superproduction 2012 n'aura pas eu raison de moi. Mais ceux qui étaient à Lyon cette semaine ont pu se poser la même question : « Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?! » Selon Le Progrès, le record de chaleur à cette époque de l'année, qui remontait à 1986 avec 19°C, a été battu lundi 19 novembre avec 21 et quelques degrés. Un temps digne d'une fin d'été, lorsque l'on amorce tranquillement l'automne, mais qu'il y a encore assez de chaleur et de soleil pour prendre des verres en terrasse avec une simple veste.



Pourtant non. L'automne est bien là, et les photos que j'ai prises samedi dernier sont là pour le prouver. Des feuilles mortes, en veux-tu en voilà. Des jaunes, des rouges... C'est beau l'automne. Et c'est encore plus agréable lorsqu'il fait 20°C.

A voir sur Flickr.



samedi 21 novembre 2009

Les supporters du Smoking Dog

A Lyon, un match de Champion's League est souvent un évènement un peu particulier. Supporters étrangers envahissent la ville et ses terrasses, les cars de CRS stationnent par groupes de dix sur la place Bellecour, et le soir, tandis que les heureux détenteurs de billets sont déjà au stade depuis un moment, les autres remplissent les bars et autres pubs. Notamment ceux du Vieux Lyon, où sont la plupart des pubs anglais, écossais ou irlandais. Et en ce mercredi 4 novembre, tandis que l'Olympique Lyonnais accueille l'équipe de Liverpool, le Smoking Dog, rue de la Lainerie était l'endroit parfais pour jauger l'ambiance des supporters.

Installés sous la télévision (point stratégique du pub ce soir là), où était diffusé le match depuis une chaîne britanique, nous avons shooté les différentes réactions des supporters, anglais ou français. Quelques cris de joie, à la 83e minute (but de Babel pour Liverpool) et à la 90e (but de Lisandro Lopez pour Lyon) notamment, et beaucoup de commentaires en tous genres... Au final, Lyon et Liverpool font match nul (1 - 1) et Lyon se qualifie pour les 8e de finale.

Techniquement parlant, il n'a pas été facile de prendre des photos dans un pub. Un pub, presque par définition est très, très limité en lumière. Faire des photos sans le flash (y'en a qui ont essayé, ils ont eu des soucis - les gens n'acceptent pas tellement de se faire flasher pendant 45 minutes) devient difficile. Du coup j'ai opté pour l'ISO le plus élevé que je pouvais, et les photos en noir & blanc. L'effet du flou et de la texture étaient assez intéressants.

Du coup j'ai réessayé les mêmes réglages un peu plus tard lors d'un concert, mais j'en parlerai une autre fois.





 Pour voir l'intégralité du photo-reportage, cliquez ici.

mardi 17 novembre 2009

La rubrique cinéma #1 ─ Le Vilain - In The Loop - 2012

Carte UGC Illimité oblige, je vais assez fréquemment au cinéma. Du coup, je vois beaucoup de films, et j'ai envie de parler de beaucoup de films sur ce blog. Pour des raisons pratiques (et par manque de temps, aussi), je ferai un article par semaine (j'essayerai) pour parler un peu de ce que j'ai vu.
Au menu de cette semaine : deux avant-première et une daube.


Le Vilain. Le 5 novembre, Albert Dupontel himself venait présenter son nouveau film, Le Vilain (sortie prévue le 25 novembre), l'histoire d'un braqueur appelé... le Vilain (Sydney, de son vrai prénom), un braqueur taré qui décide de se planquer chez sa mère. Sa mère, c'est Catherine Frot, vieillie d'une bonne vingtaine d'années pour l'occasion, quasi méconnaissable si ce n'est par ses mimiques. Celle-ci va finir par découvrir le vrai visage de son fils (qu'elle croit travailler dans les banques!), et décide donc de le ramener dans le droit chemin.
Humour déjanté et fous rires de toute la salle. Voilà comment je résumerais Le Vilain. J'ai passé un excellent moment, autant pendant le film qu'après, lorsque Dupontel, jean, blouson en cuir, et cheveux en bataille, est venu répondre aux questions d'un public très enthousiaste (les mains n'en finissaient plus de se lever pour réclamer le micro qui tournait dans la salle). Les personnages, incongrus, il le dit lui-même, sont la pièce maîtresse de ce film aux allures de cartoon made in Tex Avery. Il y a déjà Catherine Frot (vieillie, car prendre une vraie vieille aurait enlevé le caractère burlesque à son personnage), excellente dans son rôle de mamie à moitié bigote. Il y a aussi Nicolas Marié (que l'on peut également voir en ce moment dans Micmacs à Tire-Larigot), qui campe le rôle du docteur William, un ancien médecin reconverti en alcoolique, et apparemment amateur d'improvisation pendant le tournage (la scène de la balle dans le mur serait presque totalement improvisée, selon Albert Dupontel). Et il ne faut pas oublier Pénélope, la tortue surlaquelle le Vilain avait gravé Je suis une salope lorsqu'il était jeune. Filmée en accéléré (sinon on y serait encore), elle fait partie intégrante du casting, et nous fait rire autant que les autres.
En définitive, je conseille aux amateurs de films délirants d'aller voir Le Vilain (que même Terry Gilliam, des Monthy Python, aurait trouvé trop loufoque!...), un peu moins de 90 minutes de scènes hillarantes qui ne demandent pas trop de réflexion mais qui mettent de bonne humeur. Petite anecdote, au passage, Albert Dupontel nous avoué avoir été viré de la maternelle à l'âge de quatre ans. Alors quand il parle de vilain, on ne peut que le croire.


In the loop. Ou les coulisses des relations diplomatiques entre Britanniques et Américains, en 2003, à la veille de la guerre en Irak. Tout part d'une déclaration du Secrétaire d'Etat anglais, Simon Foster : « La guerre est inévitable », qui va exciter tous les médias et rendre furax Malcolm Tucker, directeur de communication du Premier Ministre, personnage vulgaire au possible, largement inspiré de Alastair Campbell (le vrai directeur de communication de Tony Blair).
In the loop est la comédie britannique par excellence, cynique et drôle comme je les aime! Vu en avant première également (sa sortie est prévue le 18 novembre dans les salles), je ne savais pas vraiment de quoi parlait le film avant d'en entendre parler, une fois de plus, dans la Matinale de Canal Plus. Christophe Ono-dit-Bio, toujours lui, en parlait comme d'une comédie noire, à l'humour très anglais, tandis que Gilles Delafon, spécialiste de la politique étrangère, rajoutait que le pire était que cela s'était plus ou moins passé comme ça dans la réalité. Cynique, drôle, et flippant, donc, puisque l'on se rend plus ou moins compte de comment l'opinion a pu être manipulé à grand renfort de preuves totalement bidons, notamment.
Allez donc voir In the loop. Ne serait-ce que pour les répliques cinglantes et constantes de Peter Capaldi (qui joue Malcolm Tucker), pour son accent écossais, aussi, ou tout simplement pour rire sans trop s'abrutir, et sans avoir à passer 2h30 dans une salle (pour comprendre, lisez la critique suivante).


2012. Attention, v'là la fin du monde. C'est ce que nous ont annoncé les Mayas il y a fort longtemps, et cela devrait arriver aux alentours du 21 décembre 2012. Séismes, volcans, tempêtes et tsunamis, voilà ce qui nous attend. Le scénario de 2012, le nouveau film de Roland Emmerich (à qui l'on devait tout de même la destruction du monde de Independance Day, puis la destruction du monde dans Le jour d'après) s'arrête à peu près à ça. Le reste n'est pas franchement important : un homme et sa famille (des Américains, cela va de soi) tentent désespéremment de sauver leur peau alors que la planète se fout en l'air.
2012, donc, est un long (très long! trop long, même! 2h40!) film composé à 50% de daube et 50% de déception. Pourquoi la déception? Parce que je m'attendais franchement à mieux. J'avais en tête le côté presque réaliste du Jour d'après, où l'on se disait en sortant de la salle que la fin du monde était proche, puisqu'il commençait à pleuvoir... Je m'attendais à voir ce qui pourrait nous arriver en 2012, puisque oui, le monde va péter (à un moment ou à un autre), et il y a quand même des chances pour que ce soit dans un chaos écologique total! Mais non... Si en théorie, le scénario pourrait à la rigueur tenir (la croute terrestre qui dévie et se disloque sous l'effet d'éruptions solaires surpuissantes - oui, j'ai bien dis à la rigueur), visuellement tout fout le camp. On y croit plus du tout. Surtout que le scénario est truffé d'aberrations, et c'est là qu'entrent en scène les 50% de daube. Un apprenti pilote de coucous slalomme entre les tours et se retrouve à piloter un Antonov, qu'il manoeuvre à la quasi perfection (pour voir à quoi ressemble un Antonov, cliquez ici). Un homme qui annonce qu'il n'y a plus aucun contact radio avec la Terre, cinq minutes avant que son collègue ne reçoive un coup de fil. Ah oui! Et selon Emmerich, il y aura des millions de milliardaires en 2012 (mais pour ne pas tout dévoiler à ceux qui seraient quand même tentés d'aller voir ce film, je ne dirai rien de plus). Pour oublier ce genre d'erreurs (dignes du site erreursdefilms.com), on pourrait parler du jeu d'acteurs, mais je n'aurais pas grand chose à dire là-dessus.
Vous l'aurez compris (je pense avoir été assez clair), je n'ai pas été emballé par 2012. Alors pour tenter de finir positivement, je vous conseille de voir Les fils de l'homme, de Alfonso Cuarón, avec Clive Owen, et qui est pour moi le film le réaliste en matière de films catastrophe sur l'avenir de notre planète.

Que retenir de cette première rubrique cinéma? A la place d'une daube de 3h, allez plutôt voir deux bons films de 1h30...

mardi 10 novembre 2009

« The Luas litteraly crashed on a bus! »

Dublin, le 16 septembre 2009. « Excuse me, Sir. You have a camera ? You should go on O'Connell Street. The Luas litteraly crashed on a bus! » J'étais accroupi au beau milieu de Henry Street, essayant de photographier tant bien que mal The Spire of Dublin.

Et effectivement, sur O'Connell Street, à une centaine de mètres à peine, le Luas, le tramway dublinois, venait de rentrer de plein fouet dans un bus à double étage, qui n'avait apparemment pas estimé utile de s'arrêter au feu rouge. L'accident s'était produit il y a peu, à en croire le dispositif policier : quelques cordons de sécurité, et un agent de police, pas plus de 25 ans, et apparemment débordé par la foule. Et de la foule, il y en avait. Rien de plus normal, puisque O'Connell Street est vraiment une artère principale de la ville, une rue commerçante bordée de rues commerçantes. Les gens faisaient leurs courses, comme moi (je venais de refiler mes paquets de chez Topshop et Penny's à Blondie pour pouvoir prendre mon appareil), et s'attroupaient maintenant autour de l'accident et du camion de pompier qui arrivait tout juste. J'ai pris quelques photos, tandis que la foule faisait de même avec leurs téléphones portables, mais je ne suis pas resté longtemps.



Nous avons fait un tour un peu plus haut dans la rue. Une rue extrêmement calme, pour une fois. Pas de voiture, ni de bus. Seulement des vélos. Au pire, une ambulance, des policiers en moto ou un camion de pompier de temps en temps. Autour de Parnell Square, les bus, tous détournés, font la queue. Une longue file indienne de bus jaunes à double étages. Une sorte de troupeau d'éléphants, mais jaunes et motorisés. Nous avons continué notre balade, avons marché un moment dans le Garden of Remembrance, le Jardin du Souvenir, qui commémore les victime de la Guerre d'Indépendance. La longue journée que nous venions de passer dans Dublin commençant à se sentir dans les pattes, nous avons décidé de rentrer à l'hôtel.



Nous sommes passés dans un McDonald's, où j'en ai profité pour changer d'objectif, puis de nouveau devant l'accident. La police a réussi à tenir les passants à distance, et la zone est maintenant sécurisée. Au milieu de la route, il y a toute une banquette, projetée hors du bus lors de la collision. Les inspecteurs de Véolia sont là, prennent des photos et cherchent à comprendre comment a pu arriver cet accident, qui a tout de même blessé une vingtaine de personnes (les pompiers ont mis un certain temps avant de désencastrer le chauffeur du tramway). Entre temps, journalistes, caméramen, photographes, ont également investi les lieux. Ils notent sur leurs calepins ou directement sur leurs petits ordinateurs portables ce qu'ils voient et entendent, ils filment et photographient la scène.

Plutôt tentant...


 


Pour voir l'intégralité du photo-reportage, cliquez ici.

jeudi 5 novembre 2009

Micmacs à tire-larigot


Mesdames et messieurs, approchez, n'ayez pas peur d'entrer dans le monde merveilleux, poétique et esthétique de Jean-Pierre Jeunet !

Dans son dernier film, Micmacs à tire-larigot, que je me suis empressé d'aller voir par un dimanche pluvieux, JPJ (comprenez Jean-Pierre Jeunet) ne faillit pas à sa réputation. Un film de Jeunet se reconnait parmi cent autres, rien que par sa couleur, tirant sur le jaune, parfois le vert, par son amour pour les détails, ou encore par ses personnages, simples mais pas simplets.

Micmacs à tire-larigot, donc, raconte l'histoire de Basile. Basile n'est pas un chanceux. Après avoir perdu son père, un démineur ayant sauté sur une mine, il perd son boulot, à cause d'une balle perdue (elle aussi), venue se loger à quelques millimètres de son cerveau. Si les médecins lui enlèvent la balle, il a des chances d'y rester pendant l'opération, mais s'ils la laissent, il a des chances de mourir à n'importe quel moment! Après un petit jeu de pile ou face, et une réplique quasi-culte ( « C'est philo, qu'il fallait faire, ma p'tite, pas médecine! » ), Basile gardera sa balle. Compréhensible, donc, l'envie de vengeance contre les deux fabricants d'armes qui ont détruit sa vie. Recueilli par des chiffoniers, dont un ancien braqueur, un grand admirateur des expressions françaises, une contorsionniste ou un homme canon (qui y tient, à son record!), il va réfléchir à un plan. Les deux armateurs doivent payer...



Pour moi, ce nouveau JPJ est à mi-chemin entre La Cité des Enfants perdus et Le fabuleux destin d'Amélie Poulain. L'univers des petites gens du premier (avec des couleurs plus chaudes, peut-être), et la poésie du deuxième. Car de la poésie, il y en a dans cette histoire de vengeance. Et les personnages y sont pour beaucoup, à l'image de Dominique Pinon en homme canon, toujours aussi excellent.

Je conseillerais ce film à ceux qui aiment Jean Pierre Jeunet, ceux qui aiment les images bien chiadées (à la limite de la photo HDR, dites!), et ceux qui veulent tout simplement passer un bon moment et sortir de la salle avec le sourire. Car c'est surtout ça, l'effet JPJ...







Photo: Allociné

mardi 3 novembre 2009

Fontaines en HDR


Fontaine sur Saône. Ses 6 300 âmes. Son église. Son pont. Sa rue commerçante, et ses bars PMU.

Accessoirement, c'est également là que j'ai passé les 19 premières années de ma vie. Et pendant un bon moment, je me suis dis que la seule chose à faire à Fontaines, c'était de prendre le bus pour aller à Lyon. C'est d'ailleurs ce que j'ai fais, pour finalement m'y installer.

Mais j'y reviens, de temps en temps. Pour voir la famille. De temps en temps. Il faut dire, aussi, que Fontaines n'est pas le bled le plus sexy qui soit...

Mais ça, c'était avant le HDR. Le HDR (comprenez -ou ne comprenez pas!- High Dynamic Range) est une technique qui consiste à prendre trois photos, trois fois la même mais avec trois expositions différentes. On peut en prendre plus de trois, mais le principe est le suivant: avoir une photo à la bonne exposition, une photo (ou plus) surexposée, et une photo (ou plus) sous-exposée. Pour comprendre un peu mieux le mécanisme, je vous conseille cet article sur Virusphoto, qui détaille assez bien ce qu'il faut faire pour obtenir un HDR (la seule différence avec ce que j'ai fais étant que j'ai utilisé Photomatix et non Photoshop pour le post-traitement).



C'est donc lourdement équipé de mon appareil, trépied, et autres babioles, que je suis allé à mon repas familial et dominical à Fontaines sur Saône. Et puis, après les délicieuses lasagnes, je me suis lancé dans mes prises de vue. J'ai privilégié les quais de Saône, d'où l'on a une vue assez sympathique sur les Monts d'Or, en face. Pour ce premier jour à l'heure d'hiver, le ciel était assez beau, le soleil se couchant à 17h et avec de nombreux nuages éparpillés un peu de partout.

Une semaine plus tard (oui, j'ai un peu pris mon temps sur ce coup-ci), j'ai finalement réussi à en tirer quelques clichés aux allures complètement folles! On a l'impression d'être dans un autre monde. Le ciel brûle, se reflète dans l'eau comme dans un miroir. Les arbres sont rouges, verts, jaunes. Le métal a l'air... métallique. Certains m'ont dit que cela ressemblait à un décor digne de Bilbo le Hobbit, d'autres, peut-être plus terre à terre, m'ont dit : « C'est hallucinant. Je comprends mieux pourquoi toutes les photos sont top, dans les magazines ». C'est pas faux.



Quoi qu'il en soit, j'ai décidé que je reviendrai photographier Fontaines. Pas seulement parce que Fontaines en HDR, ça a de la gueule! Mais aussi parce que du coup, en me baladant, je suis passé dans des endroits (comme le chemin de la Petite Cerdagne par exemple) où je passais souvent étant gosse, et qui me rappellent pas mal de choses. J'aimerais photographier tous ces souvenirs. Et en HDR pourquoi pas.
En attendant, vous pouvez retrouver ces premiers clichés sur ma page Flickr.


dimanche 1 novembre 2009

Sin Nombre



Lorsque Christophe Ono-Dit-Biot avait parlé de Sin Nombre dans sa chronique culturelle de la Matinale de Canal +, il avait réussi à franchement m'emballer. « Je vous l'avoue, j'ai pleuré » avait-il dit. Et si vous doutiez de sa sincérité, il n'y a qu'à lire l'article qu'il a écrit dans Le Point pour en être convaincu. Pour moi, un film qui fait pleurer, c'est un film fort, dont on ne ressort pas vraiment intact. Donc un bon film, ou du moins un film à tester. Alors du coup, j'ai voulu tester.


Sin Nombre raconte deux histoires. Celle de Casper, membre des Maras, ces gangs ultraviolents qui pullulent en Amérique centrale, et celle de Sayra, qui fuit le Honduras avec son père et son oncle pour aller aux Etats Unis. Leurs histoires vont se rencontrer sur le toit d'un train filant vers le nord, après que Casper ait abattu son chef. Deux histoires, donc, et deux fléaux que sont les gangs et les problèmes liés aux migrants en Amérique centrale. Cary Fuji Fukunaga, le réalisateur (32 ans - moitié suédois, moitié japonnais, mais vivant aux Etats-Unis - beau comme un dieu métisse selon UGC Illimité, le magasine des cinémas UGC), a réussi, pour son premier film, à faire quelque chose de beau et de dur à la fois. Dur car il nous montre ce que vivent les Maras ou les migrants (comme cette scène où un gosse de 13-14 ans est roué de coups en guise de rite initiatique, ou encore ces centaines de personnes dormant à même les rails en attendant le train qui les mènera vers le nord), sans pour autant glisser dans la violence juste pour la violence.. Beau car il l'est, esthétiquement, avec toutes les images que peut offrir un train-movie à travers le Mexique, mais aussi parce qu'il nous montre l'envie de s'en sortir de deux jeunes qui, ensemble, arrivent à trouver un peu d'espoir dans un tel merdier.


Du coup forcément, en sortant du cinéma, j'étais légèrement en vrac. A cause de l'histoire, pas franchement joyeuse, mais également à cause du contexte, et de la situation des migrants en particulier. J'ai repensé à Welcome, le film de Philippe Lioret, à la jungle de Calais, aux charters, et puis...


Et puis après tout, ce blog n'est pas -à priori- un blog politique. Je vais donc parler de Christian Poveda, photographe et cinéaste qui, avant d'être assassiné début septembre au Salvador, a passé des années avec les Maras, a réussi à se faire à accepter, a joué les médiateurs, les a photographiés, et en a même fait un film, La Vida Loca. Ce qui, au final, ne lui a pas tellement réussi. Ses clichés en noir et blanc des membres des Maras sont impressionnants, avec leurs corps couverts de tatouage, de la tête aux pieds. Certains sont à voir sur le site du Monde 2. Son travail, de manière plus générale, est à retrouver sur celui de l'Agence VU.





 

Photos: Agence VU