dimanche 1 novembre 2009

Sin Nombre



Lorsque Christophe Ono-Dit-Biot avait parlé de Sin Nombre dans sa chronique culturelle de la Matinale de Canal +, il avait réussi à franchement m'emballer. « Je vous l'avoue, j'ai pleuré » avait-il dit. Et si vous doutiez de sa sincérité, il n'y a qu'à lire l'article qu'il a écrit dans Le Point pour en être convaincu. Pour moi, un film qui fait pleurer, c'est un film fort, dont on ne ressort pas vraiment intact. Donc un bon film, ou du moins un film à tester. Alors du coup, j'ai voulu tester.


Sin Nombre raconte deux histoires. Celle de Casper, membre des Maras, ces gangs ultraviolents qui pullulent en Amérique centrale, et celle de Sayra, qui fuit le Honduras avec son père et son oncle pour aller aux Etats Unis. Leurs histoires vont se rencontrer sur le toit d'un train filant vers le nord, après que Casper ait abattu son chef. Deux histoires, donc, et deux fléaux que sont les gangs et les problèmes liés aux migrants en Amérique centrale. Cary Fuji Fukunaga, le réalisateur (32 ans - moitié suédois, moitié japonnais, mais vivant aux Etats-Unis - beau comme un dieu métisse selon UGC Illimité, le magasine des cinémas UGC), a réussi, pour son premier film, à faire quelque chose de beau et de dur à la fois. Dur car il nous montre ce que vivent les Maras ou les migrants (comme cette scène où un gosse de 13-14 ans est roué de coups en guise de rite initiatique, ou encore ces centaines de personnes dormant à même les rails en attendant le train qui les mènera vers le nord), sans pour autant glisser dans la violence juste pour la violence.. Beau car il l'est, esthétiquement, avec toutes les images que peut offrir un train-movie à travers le Mexique, mais aussi parce qu'il nous montre l'envie de s'en sortir de deux jeunes qui, ensemble, arrivent à trouver un peu d'espoir dans un tel merdier.


Du coup forcément, en sortant du cinéma, j'étais légèrement en vrac. A cause de l'histoire, pas franchement joyeuse, mais également à cause du contexte, et de la situation des migrants en particulier. J'ai repensé à Welcome, le film de Philippe Lioret, à la jungle de Calais, aux charters, et puis...


Et puis après tout, ce blog n'est pas -à priori- un blog politique. Je vais donc parler de Christian Poveda, photographe et cinéaste qui, avant d'être assassiné début septembre au Salvador, a passé des années avec les Maras, a réussi à se faire à accepter, a joué les médiateurs, les a photographiés, et en a même fait un film, La Vida Loca. Ce qui, au final, ne lui a pas tellement réussi. Ses clichés en noir et blanc des membres des Maras sont impressionnants, avec leurs corps couverts de tatouage, de la tête aux pieds. Certains sont à voir sur le site du Monde 2. Son travail, de manière plus générale, est à retrouver sur celui de l'Agence VU.





 

Photos: Agence VU

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire