mardi 6 avril 2010

C'est l'histoire de... #1 — Tout ce qui brille

Aujourd'hui, je m'essaye à la critique cinéma en vidéo. Ça vaut ce que ça vaut...

Et cette semaine, je suis allé voir Tout ce qui brille, une comédie drôle et printanière (si si, printanière), pleine de fraîcheur.


Life in Paris #6 — Entre deux averses

 
Comme je le disais dans un autre article, pourquoi dépenser un ticket de métro quand on peut marcher. C'est donc ce que j'ai fais, la semaine dernière, pour aller de la Gare de Lyon à Raspail. Le sac dans une main, l'appareil photo dans l'autre.

Entre deux averses, j'ai traversé la Seine, j'ai visité le Jardin des Plantes (la partie non payante - 9€ pour voir des singes, faut pas déconner), je me suis baladé dans le 5ème arrondissement, on m'a appelé «Monsieur le photographe» (un passant étrange qui cherchait son chemin), puis sans savoir comment, je me suis retrouvé au Panthéon, où une jeune mariée se faisait prendre en photo devant une foule de lycéens étrangers qui l'applaudissaient, et j'ai vu un homme en costume militaire (datant du 18ème siècle, je pense), je suis redescendu jusqu'aux Jardins du Luxembourg, j'ai regardé une expo photo sur les nomades (Exposition "Esprit nomade" de Tizianna et Gianni Baldizzone - jusqu'au 18 juillet), j'ai eu envie de partir en Ouzbékistan, je me suis baladé un moment au milieu des touristes et des joggers dans le Parc, et je suis arrivé à Raspail. Tout ça entre deux averses...


Life in Paris #5 bis — La tour Eiffel et un café

Ces derniers temps, les lundis ressemblaient pas mal à ça : balade dans Paris, sac sur le dos ou dans une main, appareil photo dans l'autre. Se balader dans les rues quand la grande majorité des gens reprennent leur semaine de boulot a une saveur particulière. Ça fait vrai.

Il y a quelques semaines, avant un rendez-vous dans le 16ème arrondissement, je me suis baladé près de la Tour Eiffel (que je n'étais pas encore allé voir) et me suis pris un petit déjeuner chez McDonald's (qui tente apparemment de copier la méthode Starbucks).

Il n'empêche, j'ai jamais aimé les lundis.


mercredi 31 mars 2010

La rubrique cinéma #16 — Les Chèvres du Pentagone - L'immortel - Alice au Pays des Merveilles - Soul Kitchen - Precious

La semaine dernière fut chargée en cinéma. Pas moins de six films depuis lundi dernier. Certes, on va passer le premier, puisque j’ai revu L’Arnacœur. Quand on a une carte UGC Illimité, on ne compte pas, et si on peut tenir compagnie à un ami… Bref, ça fait toujours cinq films.

Du coup, après L'Arnacœur, j’ai enchaîné avec Les Chèvres du Pentagone. La bande-annonce m’avait bien fait rire. L’histoire, si l’on peut dire qu’il y en a une, est celle d’un journaliste, Bob Wilton, interprété par Ewan McGregor que l’on retrouve un peu partout en ce moment, qui, suite à une déception amoureuse, décide de partir en Irak avec l’espoir de trouver un sujet. Sur place, il rencontre Lyn Cassady (George Clooney), ancien soldat de retour sur le front pour une mission plus ou moins secrète. Les deux hommes prennent la route et Bob découvre petit à petit que l’armée américaine, depuis la fin de la guerre du Vietnam, entraîne une unité spéciale d’hommes aux pouvoirs soi-disant surnaturels.
Et c’est à ce moment là qu’on se demande quels types de drogues tout ce petit monde a utilisé -sans retenue!- pendant toute la durée du tournage. Les Chèvres du Pentagone, ça m’a tout l’air d’être un grand délire de réalisateur et de comédiens ! Certes, c’est une comédie, pas un docu-fiction, mais même pour une comédie, ça ne tient que rarement la route. Faut dire que des soldats hippies aux cheveux longs et amateurs de LSD, ça a de quoi laisser sceptique. Je m’attendais à quelque chose de drôle, mais pas à quelque chose de loufoque. Et en même temps, pas assez loufoque pour égaler l’inégalable Las Vegas Parano. Dommage, petite déception. Je suis sorti de la salle en me demandant si j’avais vraiment vu ce que j’ai vu ou bien si j’avais rêvé. Par contre, George Clooney nous prouve bien une fois de plus qu’il n’est pas qu’un beau gosse grisonnant sachant boire son café comme personne d’autre, et qu’il peut aussi nous faire rire.

(Photo: Allociné)

Mercredi, jour des sorties. J’aime le mercredi matin au cinéma. On est sûr d’être vraiment tranquille. Alors j’ai commencé par L’Immortel, film de Richard Berry. Jean Réno y incarne Charly Matteï, baron du crime organisé à Marseille, désormais à la retraite. Retraité, sauf qu’un jour où il balade son fils dans son vieux break Volvo, chantant de l’opéra, horriblement faux, Matteï est criblé de balles par une équipe déboulant de nulle part. Matteï est gravement touché, Matteï passe un temps dans le coma, Matteï y perd même l’usage d’une partie de sa main droite, mais Matteï ne meurt pas. Il devient celui qu’on appelle l’Immortel, et qui va chercher à se venger pour ce qu’on lui a fait, à lui et aux siens.
Ah ! Les histoires de vengeance. J’ai toujours été assez fan des histoires de vengeance. L’Immortel est un bon polar à la française, sanglant, sans pitié. On ne s’ennuie pas, Jean Réno est bon en mafieux, glacial, pas un sourire (et en même temps, qui voudrait sourire après s’être pris une vingtaine de balles dans le corps). On retrouverait presque le Victor de Nikita, ou le Léon de… Léon. Malgré peut-être quelques scènes qui sonnent un peu faux, comme ce monologue qu’il fait face un chat qui ne demande qu’à boire et manger. Quant à Kad Merad en truand bégayant et hypocondriaque, j’ai eu un peu de mal à ne pas sourire en pensant au Kamoulox. Le reste tient la route : rythme, couleurs, ambiance, musique. Je le conseille aux amateurs de thrillers.

(Photo: Allociné)

Puis j’ai enchaîné avec (attention : changement d’ambiance totale) Alice au Pays des Merveilles. J’hésitais un peu, les films commençant par le petit château Disney ont tendance à me faire partir dans la direction opposée. Même un Tim Burton, que j’apprécie, mais dont je ne suis pas un fan de la première heure. Et puis c’était en 3D, il n’y avait pas trop de monde, alors je me suis lancé. L’histoire d’Alice au Pays des Merveilles, tout le monde la connaît. Sauf que dans le film de Burton, Alice a une vingtaine d’années, et ne se souvient pas du Pays des Merveilles. Elle en rêve juste la nuit, toutes les nuits. Mais cela reste un rêve. Et puis Alice se voit demandée en mariage. C’est le moment que choisit un lapin blanc pour l'amener jusqu'à sa tanière. Et ainsi retrouver le Pays des Merveilles.
Scénaristiquement (ce mot existe-t-il ?) parlant, ce film est bel et bien un Disney. Peut-être un peu trop lisse, la bonne morale, etc. Quoique… C’est un Disney assez satirique par moments. Par contre, au niveau de l’image, rien à redire. Surtout en 3D. L’univers de Burton est définitivement magique. Johnny Depp, lui, est comme à son habitude tout à fait taré, et fait plutôt peur avec ses yeux verts fluo et ses cheveux oranges. Mais la palme (ma palme, tout du moins) revient à Anne Hathaway, géniale en Reine Blanche, une sorte de grande cruche, «passant son temps à déambuler dans son château comme dans une publicité de parfum de luxe» (Studio Ciné Live n°14), et ma foi très drôle. Sa sœur, la Reine Rouge (oui, la méchante), interprétée par Helena Bonham Carter (madame Burton à la ville), n'est pas mal non plus dans son genre. Alice au Pays des Merveilles est un film dont je n’attendais rien. Finalement, j’ai passé un bon moment, et ai pris plaisir à retrouver les personnages qui ont marqué ma petite enfance, comme cette chenille bleue fumeuse d’opium…

(Photo: Allociné)

Au moment d’aller voir Alice au Pays des Merveille, j’ai hésite avec Soul Kitchen. Que je suis finalement allé voir samedi soir. Le nouveau film de Fatih Akin, cinéaste allemand d’origine turque, raconte l’histoire de Zinos, un homme à la tête d’un restaurant plus ou moins minable de Hambourg, qui pue la friture à longueur de journée. Entre sa copine qui part en Chine et son frère qui sort de prison, ses problèmes de dos et ses problèmes de fisc, Zinos va avoir beaucoup de soucis à régler, surtout s’il veut remettre son restaurant à flot.
Les critiques que j’ai lues disaient que Fatih Akin était meilleur lorsqu’il faisait des drames sociaux. Cela tombe bien, je n’ai pas (encore) vu ses drames sociaux. Et personnellement, j’ai trouvé Soul Kitchen vraiment très réussi. Beaucoup d’humour, de la bonne musique, des images sympa. Je ne sais pas trop comment définir ce film, si ce n’est en disant que j’ai vraiment passé un bon moment. Les acteurs, qui m’étaient tous inconnus (je ne suis pas vraiment calé sur le cinéma allemand), m’ont tous paru vrais, je n’ai pas le souvenir d’avoir eu l'impression qu'il y ait de fausses notes. C’est le genre de cinéma que j’aime. Du cinéma qui sort des grosses productions, simple et efficace. Et tout de même primé à la dernière Mostra de Venise.

(Photo: Allociné)

Dimanche, pour terminer la semaine, je suis allé voir Precious. L’histoire de Clareece Precious Jones, dite Precious, 16 ans, obèse, violée par son père, enceinte de son deuxième enfant, et en total échec scolaire. Pas vraiment une vie de rêve. Precious rêve, d’ailleurs, beaucoup, de pouvoir chanter, et d’avoir un petit ami «à la peau claire», entre autres. Un jour, et contre l’avis de sa mère qui la tyrannise, Precious rejoint une école alternative où elle se retrouve avec d’autres filles dans la même situation qu'elle. C’est le début d’une nouvelle vie pour elle.
Precious est un horrible drame social. Je n’ai pas dis mauvais, j’ai dis horrible, tant le sujet est… horrible. On a du mal à se mettre à la place de cette fille qui n’a rien, à qui on a jamais rien donné à part du mépris. Sa situation est difficilement imaginable. Certaines scènes sont d’ailleurs, bien que suggestives, voire même trop suggestives, à la limite de l’insoutenable. Non, Precious est vraiment un horriblement bon drame social. Mauvais point : tous ces rêves que Precious fait, à longueur de temps, pleins de paillettes, de flashes, de petits chiens tenus par un homme «à la peau claire». J’ai trouvé ça un peu too much. Ils gênent parfois la lecture du film. Dommage. Un bon point, pour contrecarrer : la prestation des acteurs, terriblement juste. Même Lenny Kravitz et Mariah Carey, méconnaissable, sonnent juste. Pourtant, quand on m’a dit que Mariah Carey jouait dans ce film, j’avais juste envie de partir de la salle en courant. Je suis content de ne pas l’avoir fait. 

(Photo: Allociné)

lundi 22 mars 2010

La rubrique cinéma #15 — L'Arnacœur

Bande-annonce sympatoche, un duo Duris/Damiens qui titillait ma curiosité... Je me suis dis pourquoi pas, et je suis allé voir L'Arnacœur. Alex (Romain Duris), accompagné de sa sœur Mélanie (Julie Ferrier) et son mari Marc (François Damiens), ont un drôle de métier : casseurs de couple. Une épouse malheureuse, ou une fiancée sur le point de faire une connerie, et Alex dégaine sa meilleure arme : la séduction. Évidemment, ça marche à chaque fois. Et puis la petite équipe décoche un gros contrat. Alex doit séduire Juliette (Vanessa Paradis) avant qu'elle ne se marrie, dans quelques jours. Petit soucis : Juliette est totalement amoureuse de son futur mari. Bien que contraire à son éthique (ne jamais briser de couple heureux), Alex s'embarque dans cette mission.

L'Arnacœur est ce que j'appelle une comédie romantique légère. Comédie parce qu'on rigole pas mal, en grande partie la faute à François Damiens, aka François l'Embrouille, son accent belge à couper au couteau et ses allures de beauf balourd. Romain Duris y met toujours un peu du sien également... Romantique parce que c'est aussi et surtout une histoire d'amour. Une histoire de séducteur sans histoire d'amour, ça n'aurait aucun sens... Alors bon, la romance a un air de déjà vu. Voire de déjà mâché, déjà digéré. Bref, du recyclé. Tellement recyclé que c'en n'est même pas dérangeant. On sait déjà plus ou moins ce qu'il se passera à la fin, mais c'est pas grave. S'il n'y avait pas le côté comédie, ce film pourrait être très chiant, mais là, ça se regarde plutôt bien. Ça demande pas non plus trop de réflexion, ce qui parfois soulage les neurones. Les gens riaient, beaucoup. Certains riaient d'ailleurs très fort et pas bien loin de mes oreilles, ce qui était pour le moins insupportable. Et légère (on revient à ma petite comédie romantique légère, pour ceux qui auraient zappé entre temps), vous l'aurez compris, parce que ça se regarde avec le sourire mais que ça ne casse pas trois pattes à un canard.

Il ne m'étonnerait cependant pas que L'Arnacœur soit un des films phare de ce Printemps du Cinéma (une fête que j'évite, puisque je peux voir autant de films que je veux sans faire la queue le reste du temps - pour les autres, le Printemps du Cinéma se termine ce soir). Romain Duris en costard, c'est vendeur. Un costard qu'il n'a, je crois, pas lâché depuis De battre mon cœur s'est arrêté, de Audiard... Mais puisque je vous dis que c'est vendeur...

(Photos : Allociné)

dimanche 21 mars 2010

Life in Paris #5 — La chasse aux sanisettes


Retour à Paris, où une mission photo m'attendait le week-end dernier: la chasse aux sanisettes. Les sanisettes, pour ceux qui ne le savent pas, ce sont les toilettes publiques (et gratuites) installées un peu partout dans la capitale. Alors, pour des raisons pratiques, je ne publierai pas de photos du reportage dans cet article. Il faudra attendre. Mais s'il était intéressant de voir la première vespasienne (ancêtre de la sanisette) de la ville, juste devant la prison de la Santé, arpenter Paris, de quartier en quartier et de station de métro en station de métro, était également sympathique. Et fastidieux.

De Raspail à Porte de Champeret, puis Abbesses, puis St Paul... Un week-end entier ou presque dans le métro, à côtoyer touristes émerveillés devant la Tour Eiffel, accordéonistes adeptes des reprises de Comme d'habitude de Claude François (personnellement j'ai préféré la reprise des Doors par un gars qui frottait les cordes de sa gratte sur les rambardes du métro ; plutôt impressionnant), ou bien Parisiens indifférents.

Autant je connaissais l'ambiance très Amélie Poulain des Abbesses, avec ses pavés et la typo très reconnaissable de sa station de métro, autant je connaissais beaucoup moins la rue des Rosiers, à côté de la station St Paul, dans le 4e arrondissement. La rue des Rosiers, et les quelques rues avoisinantes, c'est en fait un quartier juif de Paris, réputé pour ses falafels. Je dis réputé, car quand j'ai vu la queue dans la rue, devant chacun des magasins qui en proposait, je me suis dis «ce sera pour une autre fois». Et tant pis si ça me donnait plus qu'envie. J'y retournerai, j'ai vraiment beaucoup aimé l'ambiance de ce quartier. A la fois calme (rue piétonne) et très animé (beaucoup de gens, surtout le dimanche où tout est ouvert). Et puis il y a quelques restos qui nous ont fait de l'œil. L'appel de la bouffe ne pardonne pas!

Photos à retrouver sur Flickr.

vendredi 19 mars 2010

La rubrique cinéma #14 — Un Prophète - A Single Man

J'aurais mis du temps, mais je serais enfin allé voir Un Prophète, encore diffusé au MK2 Parnasse (75014) le week-end dernier. On ne présente plus Un Prophète, 9 Césars et une nomination aux Oscars cette année. Mais pour ceux qui n'auraient pas suivi, l'histoire est celle de Malik, 19 ans et condamné à six ans. Dès son arrivée, il est enrôlé de force par un clan de Corses, qui règne sur la prison. Malik gagne leur confiance, s'endurcit, et on le suit pendant ses six années de galère carcérale, au fil de ses missions pour les Corses et de ses petites affaires à lui.
Si je vous dis que le film de Jacques Audiard est vraiment une grosse claque de 2h35, je ne vous apprends rien. Oui, mais quand même... Une grosse claque. Tahar Rahim mérite amplement ses deux Césars (César de la meilleure révélation et César du meilleur acteur - une première dans l'histoire des Césars) tant tout sonne juste chez lui. Il en va de même pour le reste du casting, de Niels Aristrup (qui joue César Luciani, à la tête du clan des Corses), à Adel Bencherif (qui joue Ryad, seul ami et contact à l'extérieur de Malik)... A vrai dire, tout sonne juste chez Un Prophète. Décors, ambiance... même les hallucinations de Malik (comment ne pas en avoir) sonnent justes. Tout paraît tellement vrai, d'ailleurs, que cela ne donne pas vraiment envie de passer par la case prison pour vérifier si c'est le cas.

(Photos : Allociné)

Et puis, le lendemain, je suis allé voir A Single Man. L'histoire de George, professeur d'université près de Los Angeles, qui a perdu toute envie de se battre et de vivre comme si de rien n'était, depuis qu'il a perdu son petit ami, Jim, dans un accident de voiture. Lorsqu'il se lève un matin, George se dit que cette journée sera décisive. Sa vie ne peut plus continuer comme ça...
Non, en fait, A Single Man n'est pas qu'une simple histoire. Non. A Single Man est beau. Dans tous les sens du terme, mais surtout au sens esthétique du terme. Normal, puisque c'est Tom Ford, styliste, qui l'a réalisé. Et ça se sent! Tout est parfait dans l'image. Les couleurs, le noir et blanc, les gros plans, les effets de flou, les mises au point... La musique, aussi (notamment Maria Callas chantant O mio babbino - je pourrais facilement écouter cette musique en boucle). Alors certes, Colin Firth joue à la perfection, ce qui lui a même valu le prix d'interprétation masculine à la Mostra de Venise. Mais j'ai surtout vu A Single Man comme une sublime œuvre d'art, esthétique et poétique. C'est beau et ça fait du bien.

(Photos: Allociné)

jeudi 11 mars 2010

La rubrique cinéma #13 — The Ghost Writer - Shutter Island

Hier, j'ai passé un peu plus de quatre heures sur deux îles au large de Boston.

Les deux premières heures, c'était avec Ewan McGregor, qui campe le rôle d'un nègre (en anglais: ghost writer), chargé d'écrire les mémoires de Adam Lang, ancien premier ministre britannique. Pour ce faire, il se rend dans la demeure sur-protégée du ministre, sur une petite île isolée au large des Etats-Unis, où celui-ci a dû migrer après avoir été accusés de crimes graves dans son pays d'origine. Bien que juteux, l'écrivain va vite se rendre compte que son nouveau contrat est également dangereux, et ne sait pas encore trop bien dans quoi il a mis les pieds...
Une petite île paumée, un politicien au passé douteux, un petit écrivain qui n'a rien demandé à personne et un peu de paranoïa... Les ingrédients du thriller sont bien là. The Ghost Writer est un film bien rythmé, au scénario bien construit, même s'il faut parfois bien suivre, sans quoi l'on risque de se demander «qui est qui», «qui a fait quoi», etc. Ewan McGregor y joue parfaitement, comment souvent, mais ce qui contraste pas mal avec sa trop faible prestation de I love you Phillip Morris, où il était quasi absent. The Ghost Writer est un bon thriller, qui se laisse facilement regarder, dans lequel on se laisse facilement embarquer, malgré quelques erreurs visuelles, comme ces incrustations de Pierce Brosman aux côtés de Condoleezza Rice ou sur des photos, tellement bâclées qu'elles en deviendraient presque ridicules. Un petit détail, certes, qui ne change pas grand chose au reste du film.

(Photos: Allociné)
  
A peine eu le temps de me prendre quelques pâtes à emporter, et j'enchaînais sur deux nouvelles heures, cette fois-ci aux côtés de Leonardo di Caprio sur Shutter Island, le nouveau film de Martin Scorcese. Teddy Daniels, US Marshal, se rend sur Shutter Island, moitié prison haute sécurité, moitié hôpital psychiatrique, d'où l'une des détenues/patientes s'est échappée. Daniels, aidé par un collègue, Chuck Aule, doit alors enquêter sur cette disparition, et faire face à ses peurs et ses souvenirs les plus traumatisants.
Plus qu'un thriller psychologique, Shutter Island est un thriller psychiatrique. Une plongée dans la folie pure. Une plongée à laquelle j'ai totalement accroché, contrairement à quelques critiques que j'ai pu lire et entendre. J'ai trouvé le scénario incroyablement bien ficelé, Leonardo di Caprio excellent. Le reste du casting? Peu importe. Tout tourne autour de di Caprio, l'histoire dépend de lui, il en est la clé. Et Scorcese nous le fait ressentir, de manière crescendo. Car si le début du film s'avère être une banale enquête policière dans les années 50, au fur et à mesure que le film avance, cette enquête devient un détail, pour laisser la place à quelque chose d'autre, à grands renforts de flashback et rêves hallucinants à l'esthétique très aboutie. Sans compter la musique, parfaitement angoissante pour coller au rythme du film. Oui, j'ai adoré Shutter Island, et je ne saurais pas quoi rajouter là-dessus. Il faut le voir. Quitte à en devenir fou.

(Photos: Allociné)

mardi 9 mars 2010

Stereomood, tuning your emotions

Une petite pause musicale. Car ma vie a beau être faite d'images en tous genres, elle est aussi rythmée par la musique...

Et l'autre jour, on m'a fait découvrir Stereomood, un site d'écoute en ligne de type Deezer (le design s'en rapproche d'ailleurs) au concept assez sympathique : selon votre humeur, le site vous proposera une playlist pour aller avec. Quelque chose de calme ? On vous propose Society de Eddie Vedder. Vous vous réveillez juste ? Someday, des Strokes (j'ai testé, c'est efficace). Ou bien peut-être voulez vous quelque chose de plus vintage (plus mon genre). Jolene, des White Stripes. Entre autres...

Bref, sur Stereomood, il y en a un peu pour tous les goûts, et c'est un puit sans fond de nouvelles trouvailles... Au passage, on peut également se créer un compte, créer ses playlist, proposer des musiques... comme sur Deezer, mais sans la pub.


samedi 27 février 2010

La rubrique cinéma #12 — Sherlock Holmes

A ma droite, Sherlock Holmes et son acolyte de toujours, ce cher Dr Watson, les maîtres de l'intrigue policière, toujours prêts à résoudre énigme sur énigme. A ma gauche, Guy Ritchie, sûrement celui qui m'a donné envie de faire du montage vidéo avec ses films Snatch et Arnaque, crime, et botanique. Deux pointures, si l'on veut... Mixez le tout, vous aurez les nouvelles aventures de Sherlock Holmes, sorties au début du mois dans vos salles obscures.

Holmes et Watson, respectivement interprétés par Robert Downey Jr. et Jude Law, enquêtent sur une sombre affaire de magie noire, dans laquelle est impliqué le tout aussi sombre Lord Blackwood. Celui-ci est arrêté, puis condamné à la pendaison, mais promet de revenir, de ressusciter, encore plus puissant. Ce qu'il finit par faire. Holmes et Watson doivent alors enquêter sur cette mystérieuse disparition. Une enquête qui les mènera vers d'autres scènes de crime et d'autres scènes d'action, le tout en plein cœur du Londres du 19ème siècle...

Sherlock Holmes était l'un des films les plus attendus de ce début d'année. Tellement attendu, que je me méfiais un peu. J'y suis donc allé dans l'idée de voir quelque chose de divertissant. Et j'ai été diverti! Plus que je l'espérais. La sauce prend assez vite. Le couple Robert Downey Jr. / Jude Law fonctionne parfaitement, l'un est le yin, l'autre le yang, et les deux ensemble forment un équilibre qui marche bien. On y retrouve également ce que j'aime chez Guy Ritchie, le rythme, la musique entraînante (beaucoup de musique celtique), les scènes de combat filmées en slow-motion, avec le son des côtes qui se fracassent, des mains qui claquent... Oui, les scènes de combat. Car autant oublier tout de suite l'image que vous pouviez avoir de Sherlock Holmes, soit une pipe, une cape grise, une drôle de casquette, et une loupe à la main... Non, le Sherlock Holmes version 2010 est un peu plus brut de décoffrage. Il boxe, est tout le temps à moitié défoncé, s'habille la plupart du temps comme un clochard... Il paraît qu'il est exactement comme le voyait Guy Ritchie lorsqu'il voyait ses aventures à la télé étant petit. Ce qui ne l'empêche pas de tenir toutes ses promesses envers nous. L'image est parfaite, l'humour est là. Pas d'énigme à ce niveau-là, Sherlock Holmes a marché sur moi.

(Photo : Allociné)

jeudi 25 février 2010

Life in Paris #4 — Montparnasse

Notre ballade parisienne continue dans le quatorzième arrondissement, de Raspail à l'imposante tour Montparnasse, en passant par le cimetière, qui porte le même nom et  où de nombreux morts célèbres ont décidé d'y résider à tout jamais.

Il est d'ailleurs assez drôle de voir le film Gainsbourg, vie héroïque au cinéma UGC Montparnasse le samedi, et de voir la tombe de ce même Serge le lendemain, recouverte de choux, de portraits de l'artiste, de tickets de métro, de paquets de gitanes...

Il est agréable, également, de se balader sur le boulevard Edgar Quinet, étonnement calme, qui longe le cimetière. Marcher sur les boulevards Raspail et du Montparnasse, saliver devant les cartes des restaurants, rester en admiration devant cette épicerie russe...

L'immense tour, dont la présence domine le paysage, m'empêche de dire que le quartier a un air de petit village. Mais le simple fait de ne pas prendre le métro, de sortir de chez Blondie, et de marcher, rend la vie parisienne, mouvementée, beaucoup plus agréable.

Photos à retrouver sur Flickr.

mercredi 17 février 2010

La rubrique cinéma #11 — Mother - I love you Phillip Morris

Restons un petit peu en famille. Car après Brothers, c'est Mother, film coréen de Joon-ho Bong, que je suis allé voir ce week end. L'histoire est celle d'une mère qui vit seule avec son fils de 28 ans, Do-joon, naïf, légèrement attardé, et qui ne supporte pas qu'on le traite de débile. Do-joon est du genre à se retrouver constamment dans de sales situations, parfois dangereuses, jusqu'au jour où l'on découvre le corps sans vie d'une jeune fille. Do-joon est rapidement accusé du meurtre, l'affaire est classée, mais sa mère, qui ne croit pas un seul instant de la culpabilité de son fils, décide d'enquêter elle-même pour découvrir la vérité...
Je suis du genre curieux, mais je n'ai jamais été un grand fan du cinéma asiatique. Au bout d'un moment, il finit par m'ennuyer. Pour Mother, ce fut la même chose. Peut-être était-ce dû à mon état de fatigue, mais au bout d'un moment, je commençais à trouver le temps long. Malgré tout, Mother m'a fait bonne impression. Le jeu des acteurs est excellent. Il sonne vrai, à chaque instant. Et visuellement, ce film est parfait. Certaines séquences sont de vraies œuvres d'art. Dommage que le film ne soit pas aussi rythmé que la bande-annonce.

(Photos: Allocine)

Quoi de mieux qu'une histoire d'amour le jour de la Saint Valentin ? Et comme je n'aime pas faire comme tout le monde, ce n'est pas une histoire d'amour comme les autres que j'ai vue ce dimanche. I love you Phillip Morris nous raconte l'histoire -vraie- de Steven Russel, un homme exemplaire, bien sous tous rapports, mais qui s'est menti toute sa vie. Car bien que marié à une femme et père d'une petite fille, Steven est gay. Suite à un accident de voiture, il prend conscience que sa vie est un mensonge, et décide de tout plaquer : famille, maison, boulot... pour enfin pouvoir vivre comme il l'entend. Sauf que Steven aime le luxe, et que ses poches se vident. Il devient alors un professionnel de l'arnaque aux assurances, ce qui le mène tout droit en prison. C'est là qu'il rencontre Phillip Morris, un co-détenu, dont il tombe follement (si l'on peut dire) amoureux.
Plusieurs bons points à ce film de Glenn Ficarra et John Requa. Premièrement, le retour de Jim Carrey à la comédie. Je ne l'avais pas vu depuis un film nul à en mourir en 2007 (Le Nombre 23), et Eternal Sunshine of the Spotless Mind en 2004, qui n'est pas franchement une comédie. Il y a le fait également que dans I love you Phillip Morris, l'homosexualité n'est pas abordée comme un problème, comme dans Le secret de Brokeback Mountain, ou bien dans Philadelphia, par exemple. Non, ici on a juste un homme qui est fou amoureux d'un autre homme, et qui va tout faire, même les trucs les plus déjantés, pour pouvoir être avec lui. C'est peut-être à cause de ça qu'on a bien failli ne jamais connaître ce film. En voyant le scénario, les producteurs américains auraient d'abord demandé s'il n'était pas possible de changer ce couple homo en couple hétéro, avant de lâcher l'affaire. C'est Luc Besson, et sa société de production, Europacorp, qui a finalement repris les choses en mains et sorti le film. Et le résultat est convaincant. Si vous voulez voir Jim Carrey en slip moulant ou Ewan McGregor (convaincant, lui aussi) en blond peroxydé, c'est le moment ou jamais! Reste maintenant à savoir pourquoi ce film est interdit aux moins de douze ans en France... Peut-être à cause de ce rodéo sauvage avec un grand moustachu? Aaah l'amour...

(Photos: Allocine)

lundi 15 février 2010

Life in Paris #3 — Use your feet


« Pourquoi dépenser de l'argent dans un ticket de métro quand on a le temps de marcher. » C'est plus ou moins ce que je me suis dis en arrivant à Gare de Lyon, oubliant au passage qu'il faisait tout de même un peu moins de zéro degré, et qu'à Paris, les distances n'étaient pas les mêmes qu'à Lyon. Tant pis, je me suis lancé.

De la Gare de Lyon à la Bastille et de la Bastille aux magasins de la rue de Rivoli. Le temps de faire quelques amplettes et de prendre toutes les forces qu'il est possible de prendre dans un Big Mac, et on est reparti, passant par Beaubourg, puis continuant à travers le Sentier (le Sentier n'est pas une légende, il y a vraiment des gens qui se baladent avec des portants remplis de fringues à travers les rues). Avant de passer par les passages Jouffroy et Verdeau, et d'arriver à destination, près de Notre Dame de Lorette.

J'aurais mis un après-midi à faire ce petit bout de chemin, à m'arrêter pour prendre une photo, ou à rebrousser chemin parce que je me suis planté de sens. Mais si vous voulez mon avis, on ne voit pas une ville si on ne la parcours pas à pieds.

Photos à voir sur Flickr.

 
 

vendredi 12 février 2010

Life in Paris #2 bis — Sunset au Luxembourg

Pour finir cette agréable journée parisienne (qui m'avait emmenée un peu plus tôt autour de Montmartre), Blondie et moi avons décidé de profiter des derniers instants de soleil aux Jardins du Luxembourg. L'occasion de regarder le coucher de soleil derrière la Tour Montparnasse, de se poser un moment...
 
Photos à retrouver sur Flickr.
 
L'occasion également de voir les photos de Lam Duc Hien, photographe vietnamien, dont la série Mékong, histoires d'hommes, était exposée sur les grilles des Jardins du Luxembourg. De nombreuses photos, en couleur ou noir et blanc, qui suivent le fleuve asiatique, du Tibet jusqu'à son delta. Une exposition vraiment agréable à regarder, d'autant plus qu'elle est gratuite à 100% puisque affichée dans la rue. Cependant, j'en parle un peu tard, vu que l'exposition est terminée depuis le 17 janvier, mais vous pouvez toujours retrouver le travail du photographe sur son site.

 
(Photo: Lam Duc Hien)

La rubrique cinéma #10 — Brothers

Sam et Grace forment un petit couple parfait. Sam est un Marine qui fait la fierté de son père, ils ont deux filles qu'ils aiment, vont à la messe tous les dimanches... Ce n'est pas vraiment le cas de Tommy, le frère de Sam, qui sort tout juste de prison. Lui, il est le raté de la famille. Sauf que lorsque Sam est porté pour mort lors d'une mission en Afghanistan, c'est Tommy qui va s'occuper de sa belle-sœur et de ses deux nièces. Jusqu'à se rapprocher un petit peu trop de Grace. Et bien évidemment, Sam n'est pas mort, et va être de retour au bercail.

Raconté comme ça, vous seriez en droit de penser que Brothers est un film sur les relations ambiguës que peuvent avoir une femme et le frère de son mari. Ce n'est pas vraiment ça. A vrai dire, avec un peu de recul, je me dis même que cette histoire de frères est assez secondaire, bien qu'elle soit au centre du film. Non, Brothers parle plutôt de la situation psychologique désastreuse dans laquelle peuvent se retrouver les soldats qui reviennent du front après avoir vécu la guerre et la séquestration. Tobey McGuire, ex-Spiderman, y est parfait. Froid, amaigri, le regard vide... Sam fait franchement peur. Jake Gyllenhaal, qui joue son frère, et Natalie Portman, toujours aussi naturellement belle, qui joue sa femme, sont également très bons dans ce film. Pas de fausse note au niveau du casting. Il y a cependant certaines scènes, notamment celles qui sont censées se passer en Afghanistan, que j'ai trouvées surfaite, et pas vraiment réalistes. Je ne sais pas comment cela se passe en réalité (et à vrai dire, par les temps qui courent, je n'aimerais pas le savoir), mais filmer des Talibans dans une jeep, AK47 à la main, à crier Allah akbar tout le temps, c'était presque trop cliché. C'était le seul bémol du film. A noter également le rythme du film, que j'ai trouvé intéressant. Pendant plus d'une heure, on va et vient entre les scènes de vie de famille en Amérique, et la galère en Afghanistan, mais sans qu'il y ait vraiment quoi que ce soit qui bouge. Je ne dirais pas qu'on s'ennuie, mais on attend qu'il se passe quelque chose. Puis c'est le retour de Sam, et là, la tension augmente, augmente encore, jusqu'à l'une des dernières scènes, dont l'intensité m'a littéralement scotché à mon siège.

Je suis sorti du cinéma avec l'impression d'avoir vu un vrai bon film. Un bijou qui tournerait au diesel, un peu lent au démarrage, mais excellent à la fin. Et qui m'a laissé un arrière-goût de malaise pendant un petit moment.

 
  

(Photos : Allociné)