La semaine dernière fut chargée en cinéma. Pas moins de six films depuis lundi dernier. Certes, on va passer le premier, puisque j’ai revu L’Arnacœur. Quand on a une carte UGC Illimité, on ne compte pas, et si on peut tenir compagnie à un ami… Bref, ça fait toujours cinq films.
Du coup, après L'Arnacœur, j’ai enchaîné avec Les Chèvres du Pentagone. La bande-annonce m’avait bien fait rire. L’histoire, si l’on peut dire qu’il y en a une, est celle d’un journaliste, Bob Wilton, interprété par Ewan McGregor que l’on retrouve un peu partout en ce moment, qui, suite à une déception amoureuse, décide de partir en Irak avec l’espoir de trouver un sujet. Sur place, il rencontre Lyn Cassady (George Clooney), ancien soldat de retour sur le front pour une mission plus ou moins secrète. Les deux hommes prennent la route et Bob découvre petit à petit que l’armée américaine, depuis la fin de la guerre du Vietnam, entraîne une unité spéciale d’hommes aux pouvoirs soi-disant surnaturels.
Et c’est à ce moment là qu’on se demande quels types de drogues tout ce petit monde a utilisé -sans retenue!- pendant toute la durée du tournage. Les Chèvres du Pentagone, ça m’a tout l’air d’être un grand délire de réalisateur et de comédiens ! Certes, c’est une comédie, pas un docu-fiction, mais même pour une comédie, ça ne tient que rarement la route. Faut dire que des soldats hippies aux cheveux longs et amateurs de LSD, ça a de quoi laisser sceptique. Je m’attendais à quelque chose de drôle, mais pas à quelque chose de loufoque. Et en même temps, pas assez loufoque pour égaler l’inégalable Las Vegas Parano. Dommage, petite déception. Je suis sorti de la salle en me demandant si j’avais vraiment vu ce que j’ai vu ou bien si j’avais rêvé. Par contre, George Clooney nous prouve bien une fois de plus qu’il n’est pas qu’un beau gosse grisonnant sachant boire son café comme personne d’autre, et qu’il peut aussi nous faire rire.
(Photo: Allociné)
Mercredi, jour des sorties. J’aime le mercredi matin au cinéma. On est sûr d’être vraiment tranquille. Alors j’ai commencé par L’Immortel, film de Richard Berry. Jean Réno y incarne Charly Matteï, baron du crime organisé à Marseille, désormais à la retraite. Retraité, sauf qu’un jour où il balade son fils dans son vieux break Volvo, chantant de l’opéra, horriblement faux, Matteï est criblé de balles par une équipe déboulant de nulle part. Matteï est gravement touché, Matteï passe un temps dans le coma, Matteï y perd même l’usage d’une partie de sa main droite, mais Matteï ne meurt pas. Il devient celui qu’on appelle l’Immortel, et qui va chercher à se venger pour ce qu’on lui a fait, à lui et aux siens.
Ah ! Les histoires de vengeance. J’ai toujours été assez fan des histoires de vengeance. L’Immortel est un bon polar à la française, sanglant, sans pitié. On ne s’ennuie pas, Jean Réno est bon en mafieux, glacial, pas un sourire (et en même temps, qui voudrait sourire après s’être pris une vingtaine de balles dans le corps). On retrouverait presque le Victor de Nikita, ou le Léon de… Léon. Malgré peut-être quelques scènes qui sonnent un peu faux, comme ce monologue qu’il fait face un chat qui ne demande qu’à boire et manger. Quant à Kad Merad en truand bégayant et hypocondriaque, j’ai eu un peu de mal à ne pas sourire en pensant au Kamoulox. Le reste tient la route : rythme, couleurs, ambiance, musique. Je le conseille aux amateurs de thrillers.
(Photo: Allociné)
Puis j’ai enchaîné avec (attention : changement d’ambiance totale) Alice au Pays des Merveilles. J’hésitais un peu, les films commençant par le petit château Disney ont tendance à me faire partir dans la direction opposée. Même un Tim Burton, que j’apprécie, mais dont je ne suis pas un fan de la première heure. Et puis c’était en 3D, il n’y avait pas trop de monde, alors je me suis lancé. L’histoire d’Alice au Pays des Merveilles, tout le monde la connaît. Sauf que dans le film de Burton, Alice a une vingtaine d’années, et ne se souvient pas du Pays des Merveilles. Elle en rêve juste la nuit, toutes les nuits. Mais cela reste un rêve. Et puis Alice se voit demandée en mariage. C’est le moment que choisit un lapin blanc pour l'amener jusqu'à sa tanière. Et ainsi retrouver le Pays des Merveilles.
Scénaristiquement (ce mot existe-t-il ?) parlant, ce film est bel et bien un Disney. Peut-être un peu trop lisse, la bonne morale, etc. Quoique… C’est un Disney assez satirique par moments. Par contre, au niveau de l’image, rien à redire. Surtout en 3D. L’univers de Burton est définitivement magique. Johnny Depp, lui, est comme à son habitude tout à fait taré, et fait plutôt peur avec ses yeux verts fluo et ses cheveux oranges. Mais la palme (ma palme, tout du moins) revient à Anne Hathaway, géniale en Reine Blanche, une sorte de grande cruche, «passant son temps à déambuler dans son château comme dans une publicité de parfum de luxe» (Studio Ciné Live n°14), et ma foi très drôle. Sa sœur, la Reine Rouge (oui, la méchante), interprétée par Helena Bonham Carter (madame Burton à la ville), n'est pas mal non plus dans son genre. Alice au Pays des Merveilles est un film dont je n’attendais rien. Finalement, j’ai passé un bon moment, et ai pris plaisir à retrouver les personnages qui ont marqué ma petite enfance, comme cette chenille bleue fumeuse d’opium…
(Photo: Allociné)
Au moment d’aller voir Alice au Pays des Merveille, j’ai hésite avec Soul Kitchen. Que je suis finalement allé voir samedi soir. Le nouveau film de Fatih Akin, cinéaste allemand d’origine turque, raconte l’histoire de Zinos, un homme à la tête d’un restaurant plus ou moins minable de Hambourg, qui pue la friture à longueur de journée. Entre sa copine qui part en Chine et son frère qui sort de prison, ses problèmes de dos et ses problèmes de fisc, Zinos va avoir beaucoup de soucis à régler, surtout s’il veut remettre son restaurant à flot.
Les critiques que j’ai lues disaient que Fatih Akin était meilleur lorsqu’il faisait des drames sociaux. Cela tombe bien, je n’ai pas (encore) vu ses drames sociaux. Et personnellement, j’ai trouvé Soul Kitchen vraiment très réussi. Beaucoup d’humour, de la bonne musique, des images sympa. Je ne sais pas trop comment définir ce film, si ce n’est en disant que j’ai vraiment passé un bon moment. Les acteurs, qui m’étaient tous inconnus (je ne suis pas vraiment calé sur le cinéma allemand), m’ont tous paru vrais, je n’ai pas le souvenir d’avoir eu l'impression qu'il y ait de fausses notes. C’est le genre de cinéma que j’aime. Du cinéma qui sort des grosses productions, simple et efficace. Et tout de même primé à la dernière Mostra de Venise.
(Photo: Allociné)
Dimanche, pour terminer la semaine, je suis allé voir Precious. L’histoire de Clareece Precious Jones, dite Precious, 16 ans, obèse, violée par son père, enceinte de son deuxième enfant, et en total échec scolaire. Pas vraiment une vie de rêve. Precious rêve, d’ailleurs, beaucoup, de pouvoir chanter, et d’avoir un petit ami «à la peau claire», entre autres. Un jour, et contre l’avis de sa mère qui la tyrannise, Precious rejoint une école alternative où elle se retrouve avec d’autres filles dans la même situation qu'elle. C’est le début d’une nouvelle vie pour elle.
Precious est un horrible drame social. Je n’ai pas dis mauvais, j’ai dis horrible, tant le sujet est… horrible. On a du mal à se mettre à la place de cette fille qui n’a rien, à qui on a jamais rien donné à part du mépris. Sa situation est difficilement imaginable. Certaines scènes sont d’ailleurs, bien que suggestives, voire même trop suggestives, à la limite de l’insoutenable. Non, Precious est vraiment un horriblement bon drame social. Mauvais point : tous ces rêves que Precious fait, à longueur de temps, pleins de paillettes, de flashes, de petits chiens tenus par un homme «à la peau claire». J’ai trouvé ça un peu too much. Ils gênent parfois la lecture du film. Dommage. Un bon point, pour contrecarrer : la prestation des acteurs, terriblement juste. Même Lenny Kravitz et Mariah Carey, méconnaissable, sonnent juste. Pourtant, quand on m’a dit que Mariah Carey jouait dans ce film, j’avais juste envie de partir de la salle en courant. Je suis content de ne pas l’avoir fait.
(Photo: Allociné)
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