jeudi 11 mars 2010

La rubrique cinéma #13 — The Ghost Writer - Shutter Island

Hier, j'ai passé un peu plus de quatre heures sur deux îles au large de Boston.

Les deux premières heures, c'était avec Ewan McGregor, qui campe le rôle d'un nègre (en anglais: ghost writer), chargé d'écrire les mémoires de Adam Lang, ancien premier ministre britannique. Pour ce faire, il se rend dans la demeure sur-protégée du ministre, sur une petite île isolée au large des Etats-Unis, où celui-ci a dû migrer après avoir été accusés de crimes graves dans son pays d'origine. Bien que juteux, l'écrivain va vite se rendre compte que son nouveau contrat est également dangereux, et ne sait pas encore trop bien dans quoi il a mis les pieds...
Une petite île paumée, un politicien au passé douteux, un petit écrivain qui n'a rien demandé à personne et un peu de paranoïa... Les ingrédients du thriller sont bien là. The Ghost Writer est un film bien rythmé, au scénario bien construit, même s'il faut parfois bien suivre, sans quoi l'on risque de se demander «qui est qui», «qui a fait quoi», etc. Ewan McGregor y joue parfaitement, comment souvent, mais ce qui contraste pas mal avec sa trop faible prestation de I love you Phillip Morris, où il était quasi absent. The Ghost Writer est un bon thriller, qui se laisse facilement regarder, dans lequel on se laisse facilement embarquer, malgré quelques erreurs visuelles, comme ces incrustations de Pierce Brosman aux côtés de Condoleezza Rice ou sur des photos, tellement bâclées qu'elles en deviendraient presque ridicules. Un petit détail, certes, qui ne change pas grand chose au reste du film.

(Photos: Allociné)
  
A peine eu le temps de me prendre quelques pâtes à emporter, et j'enchaînais sur deux nouvelles heures, cette fois-ci aux côtés de Leonardo di Caprio sur Shutter Island, le nouveau film de Martin Scorcese. Teddy Daniels, US Marshal, se rend sur Shutter Island, moitié prison haute sécurité, moitié hôpital psychiatrique, d'où l'une des détenues/patientes s'est échappée. Daniels, aidé par un collègue, Chuck Aule, doit alors enquêter sur cette disparition, et faire face à ses peurs et ses souvenirs les plus traumatisants.
Plus qu'un thriller psychologique, Shutter Island est un thriller psychiatrique. Une plongée dans la folie pure. Une plongée à laquelle j'ai totalement accroché, contrairement à quelques critiques que j'ai pu lire et entendre. J'ai trouvé le scénario incroyablement bien ficelé, Leonardo di Caprio excellent. Le reste du casting? Peu importe. Tout tourne autour de di Caprio, l'histoire dépend de lui, il en est la clé. Et Scorcese nous le fait ressentir, de manière crescendo. Car si le début du film s'avère être une banale enquête policière dans les années 50, au fur et à mesure que le film avance, cette enquête devient un détail, pour laisser la place à quelque chose d'autre, à grands renforts de flashback et rêves hallucinants à l'esthétique très aboutie. Sans compter la musique, parfaitement angoissante pour coller au rythme du film. Oui, j'ai adoré Shutter Island, et je ne saurais pas quoi rajouter là-dessus. Il faut le voir. Quitte à en devenir fou.

(Photos: Allociné)

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