vendredi 12 février 2010

La rubrique cinéma #10 — Brothers

Sam et Grace forment un petit couple parfait. Sam est un Marine qui fait la fierté de son père, ils ont deux filles qu'ils aiment, vont à la messe tous les dimanches... Ce n'est pas vraiment le cas de Tommy, le frère de Sam, qui sort tout juste de prison. Lui, il est le raté de la famille. Sauf que lorsque Sam est porté pour mort lors d'une mission en Afghanistan, c'est Tommy qui va s'occuper de sa belle-sœur et de ses deux nièces. Jusqu'à se rapprocher un petit peu trop de Grace. Et bien évidemment, Sam n'est pas mort, et va être de retour au bercail.

Raconté comme ça, vous seriez en droit de penser que Brothers est un film sur les relations ambiguës que peuvent avoir une femme et le frère de son mari. Ce n'est pas vraiment ça. A vrai dire, avec un peu de recul, je me dis même que cette histoire de frères est assez secondaire, bien qu'elle soit au centre du film. Non, Brothers parle plutôt de la situation psychologique désastreuse dans laquelle peuvent se retrouver les soldats qui reviennent du front après avoir vécu la guerre et la séquestration. Tobey McGuire, ex-Spiderman, y est parfait. Froid, amaigri, le regard vide... Sam fait franchement peur. Jake Gyllenhaal, qui joue son frère, et Natalie Portman, toujours aussi naturellement belle, qui joue sa femme, sont également très bons dans ce film. Pas de fausse note au niveau du casting. Il y a cependant certaines scènes, notamment celles qui sont censées se passer en Afghanistan, que j'ai trouvées surfaite, et pas vraiment réalistes. Je ne sais pas comment cela se passe en réalité (et à vrai dire, par les temps qui courent, je n'aimerais pas le savoir), mais filmer des Talibans dans une jeep, AK47 à la main, à crier Allah akbar tout le temps, c'était presque trop cliché. C'était le seul bémol du film. A noter également le rythme du film, que j'ai trouvé intéressant. Pendant plus d'une heure, on va et vient entre les scènes de vie de famille en Amérique, et la galère en Afghanistan, mais sans qu'il y ait vraiment quoi que ce soit qui bouge. Je ne dirais pas qu'on s'ennuie, mais on attend qu'il se passe quelque chose. Puis c'est le retour de Sam, et là, la tension augmente, augmente encore, jusqu'à l'une des dernières scènes, dont l'intensité m'a littéralement scotché à mon siège.

Je suis sorti du cinéma avec l'impression d'avoir vu un vrai bon film. Un bijou qui tournerait au diesel, un peu lent au démarrage, mais excellent à la fin. Et qui m'a laissé un arrière-goût de malaise pendant un petit moment.

 
  

(Photos : Allociné)

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